e ne sais pas si nous serons encore capable longtemps de pratiquer nos si beaux métiers dans de telles conditions de mépris

Je suis ergothérapeute depuis maintenant 5 ans et je travaille depuis 3 ans dans un centre de revalidation gériatrique de Bruxelles. La crise du Covid ne nous a pas épargnés et je me suis retrouvée par deux fois à accompagner des patients atteints de ce fichu virus et encore à ce jour.

Ce que je retiens surtout de cette crise c’est ce sentiment d’abandon que l’on ressent vis à vis de notre hiérarchie. Nos directions (médicale, ressources humaines,…) ne semblent pas percevoir notre fatigue et notre souffrance. On est là tous les jours à se crever littéralement à la tâche mais le retour n’est que minime…

Choc post traumatique

Pour vous partager mon expérience personnelle, je me suis retrouvée en état de choc post traumatique suite à la première vague; perte complète de sommeil, perte de poids, anxiété,… J’ai donc entamé un suivi psychologique en extérieur qui m’a beaucoup aidé.

On nous avait promis un suivi psychologique sur mon lieu de travail qui à ce jour n’est toujours pas arrivé! J’estime donc que ces heures de consultation ne devraient pas être décomptées de mes heures de congé étant donné que ce suivi ne m’est pas disponible sur mon lieu de travail et qu’il est causé par mon activité professionnelle.

Eh bien non… On m’a refusé cette demande!

Comment pourrait-on continuer à travailler, à nier notre fatigue tant physique que morale si nous ne sommes pas un minimum accompagnés et soutenus ? On nous offre des primes pour nous apaiser, mais le besoin n’est pas là ! Nous avons besoin de repos avant que nos corps et nos esprits ne craquent pour ceux qui arrivent encore à tenir le coup. Nous avons besoin de reconnaissance, de bienveillance, d’une épaule sur laquelle nous reposer, nous soignants, qui sommes souvent cette béquille sur laquelle se reposent nos patients afin de se relever de leurs maux.

En plus de cette tristesse et de ce manque d’humanité que l’on ressent commence à monter la frustration et la colère. Je ne sais pas si nous serons encore capable longtemps de pratiquer nos si beaux métiers dans de telles conditions de mépris…