Entretien avec Karim Brikci-Nigassa (CGSP ALR) : « Il faut renouer avec un syndicalisme de lutte et de changement de société »

Lire l’entretien complet sur le site de Camarade.be

Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, les travailleur·euse·s de la santé sont en première ligne pour combattre la pandémie. Mais elles et ils ont aussi été les premier·e·s à dénoncer la gestion néolibérale de la crise par le gouvernement et revendiquer de meilleures conditions de travail. Rencontre avec Karim Brikci-Nigassa, délégué-permanent CGSP ALR pour l’Hôpital Brugmann où il travaille comme brancardier depuis quinze ans. Il est également l’un des organisateurs du collectif « La Santé En Lutte ».

Est-ce que tu peux décrire la situation dans le secteur de la santé avant la crise et en quoi cela a évolué avec la crise ?

Je vais le dire clairement, la situation est catastrophique dans les soins de santé et dans l’ensemble des services publics de manière générale et ce depuis très longtemps. La crise a permis de mettre en lumière les secteurs dits « essentiels ». C’est d’ailleurs intéressant de voir que ce sont tous les métiers qui sont en général les moins valorisés dans la société. Dans le secteur de la santé, il n’a pas fallu attendre la crise Covid, en tout cas du côté des travailleur·euse·s, pour dénoncer les conditions de travail et les économies budgétaires absolument brutales qui ont été faites ces dernières années, quels que soient les gouvernements qu’on a pu avoir.

A l’échelle de mon hôpital par exemple, un an et demi avant la crise, on s’était déjà mobilisés assez massivement. Le manque de personnel, le manque de moyens pour assurer des soins de qualité à toutes et tous était un problème crucial de société déjà bien avant la crise Covid. C’est clair que la crise a permis de mettre en lumière et de faire comprendre plus largement qu’il y a un souci profond qui nous concerne toutes et tous, pas seulement les travailleur·euse·s du secteur. Ça c’est, entre guillemets, l’avantage de la situation au vu du cauchemar que l’on vit aujourd’hui au quotidien.