LE GOUVERNEMENT LACHE DU LEST

A chaque crise sa petite prime?

Suite aux différentes annonces faites par le gouvernement en cette fin de semaine (prime à la conso, prime d’encouragement, financement de la réforme IFIC) nous nous permettons de republier une mise à jour de notre communiqué concernant les avancées dans le secteur.

Les promesses faites début de l’été passé concernant le financement de la réforme barémique IFIC semblent être acquises ! Rappelons que cette réforme impacte de manière inégale les métiers et leur salaire. En effet, certains métiers seront revalorisés alors que d’autres verront leurs barèmes diminuer s’ils acceptent de rentrer dans la réforme. Pour l’ensemble du secteur il s’agit, l’un dans l’autre, d’une augmentation de 5% des salaires, avec, nous le répétons, une répartition inégale de cette augmentation.

Prime d’encouragement

L’Etat a également annoncé une prime d’encouragement pour le personnel hospitalier de 985 euros brut. Nous « encourager » ? Peut être nous encourager à continuer à travailler sans exiger l’indispensable réorganisation de la Santé publique ? Nous encourager à nous taire pour ne pas réclamer un refinancement structurel des soins, faute de quoi à chaque crise nous revivrons le même scenario ?

Le gouvernement précise également que la prime concernera ceux/celles « qui ont travaillé entre septembre et novembre » et sera calculée au prorata des jours prestés lors de cette période. Pourquoi une période si précise et ciblée ? Le travail de nos collègues lors de la première vague ne compte-t-il déjà plus ? Et celui d’après ? Faire vivre des institutions de soins, c’est un travail collectif et de durée. Nous distinguer ainsi est du moins offensant.

Logique managériale

Cela ne manque pas de nous renvoyer à cette logique managériale infantilisante : qui était là au moment de l’appel surprise ? Qui sont les bons élèves ? En tous les cas apparemment pas nos collègues qui seront tombé.es malade et auront dû être mis.es en arrêt plus de 30 jours. Ni le personnel non hospitalier qui doit également faire face à beaucoup de difficultés et une augmentation de leur charge de travail. Ni les travailleur.euses des maisons de repos ou des maisons de soins psychiatriques, par exemple, puisque l’accord concerne uniquement le personnel de Santé au niveau fédéral. Ni les faux-indépendants qui sont nombreux dans les hôpitaux.

Nous relevons enfin que c’est l’employeur qui va décider à qui sera versée la prime, puisque les montants seront transmis aux directions hospitalières et pas aux travailleur.euses directement. Faites-nous savoir ce qu’il en sera au bout du compte, vos témoignages nous permettent à toutes et tous de garder une prise sur ce qui se produit réellement sur le terrain !

Bien des combats restent à mener

Pour conclure, oui ces mesures constituent une réelle petite avancée pour certains salaires. Et en cela c’est une victoire, le fruit de la pression exercée sur le terrain. Est une victoire aussi la reconnaissance du travail du personnel hospitalier dans son ensemble, au-delà du strict personnel soignant. C’est tous ensemble que nous pouvons faire fonctionner des institutions de soin ! Nous sommes des travailleur.euses essentiel.les, ne l’oublions pas ! Sans nous, le gouvernement aurait beau gesticuler, la société serait à l’arrêt. C’est ce rapport de force qui nous permet d’obtenir des concessions.

Pour ce qui est des primes, nous pensons que cela constitue une sorte de petite dringuelle de fin d’année en remerciement de nos efforts pour faire nos achats de Noël ou pour faire les soldes de janvier et, ainsi, soutenir la consommation. Des foyers en profiteront et c’est tant mieux, mais ne baissons pas la garde : celles-ci cherchent à apaiser le secteur et taire la contestation. Une petite tape dans le dos, un petit billet et hop consommez et travaillez ! C’est pas vraiment ce que demande le secteur… Les logiques des primes seront toujours insuffisantes, et elles ne manqueront jamais de nous diviser. Nous devons augmenter la pression sur notre gouvernement pour qu’il cède à nos revendications car nous avons besoin de bien plus que des mesurettes pour sortir du marasme de nos conditions de soins, nos conditions de travail et nos conditions salariales.

La pression du terrain pousse le gouvernement à reculer ! Notre lutte commence à obtenir des résultats ! C’est une
bonne chose mais encore bien des combats restent à mener.

Effectivement, toujours rien,
concernant une abrogation de la loi sur la délégation de soin,
concernant un refinancement systémique de la Santé,
concernant de l’engagement de personnel soignant et non soignant afin de soulager nos charges de travail,
concernant une révision des normes d’encadrement,
concernant une véritable politique d’attractivité pour les métiers de la santé,…