L’ETAT SAVAIT, IL N’A RIEN FAIT

MESSAGE AU GOUVERNEMENT

« La deuxième vague c’est votre impréparation! »
« Vous saviez, vous n’avez rien fait! »

Lors de la conférence du Comité de concertation de vendredi passé, notre premier ministre, Alexander De Croo, déclarait :
« Ce sont les mesures de la dernière chance ! »
Cette mise en garde nous a bien surpris… au point que nous nous demandons encore aujourd’hui de quelle « chance » ce gouvernement veut – il parler ?


De la malchance de ne pas avoir anticipé une deuxième vague prévue depuis des mois ?
De la malchance d’avoir sous financé le secteur de la santé?
De la chance d’avoir pu faire des économies sur notre dos?
De la chance de garder les usines ouvertes alors que la sphère privée est complètement confinée?
De la malchance d’avoir laissé consciemment le virus circuler en entreprise sans jamais sanctionner les employeurs qui ne donnent pas les moyens des gestes sanitaires?
De la chance de pouvoir nous faire bosser jusqu’à épuisement?
De la chance d’en profiter pour nous flexibiliser et nous exploiter au maximum?
De la chance d’exploiter de la main d’œuvre bénévole afin de minimiser les conséquences mortelles de vos décisions?
De la chance d’en profiter pour déréguler nos métiers, rendant possible la délégation de certains soins?
De la chance de pouvoir maintenir les intérêts économiques au détriment de la vie et de la santé de la population?
De la malchance de pas avoir donné de bonnes consignes sanitaires et les moyens de les respecter dans le milieu scolaire?
De la chance de pouvoir imposer un confinement social sans que la population ne se révolte?
De la chance de pouvoir compter sur nous, soignant.e.s, alors que vous nous avez méprisé.es depuis des années en ignorant la pénibilité de nos métiers?
De la chance de mal rémunérer les professions essentielles?
De la chance de pouvoir accuser la population plutôt que de répondre de vos responsabilités?
De la chance des patient.es qui auront une place aux soins intensifs et de la malchance de ceux qui n’en auront pas? De la malchance de celles et ceux qui vont mourir ?

vous n’avez pas écouté

Ce n’est pas une question de chance ou de « dernière chance », c’est une question de gestion et comme lors de la première vague, vous n’avez pas écouté les alertes du monde scientifique. Comme lors de la première vague vous n’avez rien anticipé. Comme lors de la première vague vous prenez des mesures au dernier moment. Comme lors de la première vague vous essayez de préserver les intérêts financiers plutôt que la santé de la population. Comme lors de la première vague vous continuez à faire des économies en prêtant aux hôpitaux plutôt que de les financer. Comme lors de la première vague vous tentez de tirer un maximum des bonnes volontés pour éviter de devoir payer les gens ! Comme lors de la première vague vous vous cachez derrière la surprise et n’assumez pas vos responsabilités aux conséquences mortelles. Comme lors de la première vague vous nous demandez de bosser comme des acharné.es sans nous donner ce que nous revendiquons depuis des années : du personnel, des meilleurs salaires, un refinancement des soins de santé !

C’est votre gestion calamiteuse qui a provoqué une intense deuxième vague et qui va engendrer de nombreux décès.

Le gouvernement le savait et n’a pas agi en conséquence. Il n’est pas question de chance ou de malchance, il est question de responsabilité : le gouvernement est coupable de cette situation catastrophique ! Et c’est intolérable !

Aujourd’hui c’est nous qui payons votre imprévoyance et vos décisions néolibérales !

Nous appelons la population, dont les travailleur.euses de la santé, à prendre en main nos intérêts collectifs plutôt que de laisser notre avenir être joué par la « chance » des intérêts de nos dirigeants.