Nous coulons

Je suis étudiante en dernière année de soins infirmiers à la Haute École Francisco Ferrer à Bruxelles. L’année dernière, lorsque j’étais en troisième année, nous avons été sortis de stage mi-mars, comme tous les autres étudiants de soins infirmiers. Nous avons donc raté 7 semaines de stage pour terminer l’année.

Cette été, notre école nous a reprogrammé 4 semaines de stage, ce qui fait que nombre d’entre nous n’ont pas pu travailler suffisamment comme jobiste. Beaucoup d’élèves de ma classe avaient l’habitude de travailler l’été afin de gagner de quoi payer le minerval et les frais de l’année, car oui, bien que nous ne soyons pas payés lorsque nous sommes en stage, ceux-ci nous coûtent (abonnement de train, kot, nourriture, caution pour l’uniforme, etc.). Mais là n’est pas vraiment mon propos.

18 semaines de stage à prester

Cette année, nous avons 18 semaines de stage à prester dans divers hôpitaux, et bien sûr dans des unités covid. Nous avons pour habitude de prester 8h30 par jour, soit des semaines de 40h. Seulement, cette année, nos titulaires et notre coordinatrice de stage nous ont dit que nous devions faire des journées de 9h par jour, pause non comprise, soit 9h30 par jour. 45h par semaine.

En comptant le trajet, le rapport de stage à remettre à la fin de chaque stage (soit toutes les 3/4 semaines), nos différents travaux de groupe et notre TFE sur lequel nous devons avancer, nos journées sont interminables. Nous avons plusieurs travaux de groupe à remettre, chacun avec des personnes différentes que nous ne pouvons pas voir, ou alors par seulement via teams. Nous devons également interviewer des professionnels de la santé dans le cadre de nos travaux de groupe et de notre TFE. Bien sûr, cela est impossible de par les mesures sanitaires actuelles.

Différents arrangements

En discutant avec les étudiants d’autres écoles de la Ville de Bruxelles, nous avons appris que plusieurs d’entre elles avaient mis en place différents arrangements afin d’alléger quelque peu la charge de travail et la pression pensant sur leurs étudiants.

Certaines écoles autorisent leurs étudiants à travailler 160h comme jobiste (en étant payés donc) et à valoriser ces heures comme heures de stage, d’autres ont allégé leur TFE, ou l’ont remplacé par des heures de stage.

Rien de tout cela n’a été fait, ni même envisagé dans notre école.

Nous coulons

Nous ne sommes pas écoutés par nos titulaires ou notre direction. Nous enchaînons les heures de stage avec une pression énorme sur nos épaules. Nous aussi nous craignons pour notre famille en rentrant chez nous. Nous ne pouvons pas nous permettre de tomber malades, car nous devrions rattraper toutes ces heures en plus. Nous avons conscience de la situation et nous comprenons que notre aide est précieuse aux équipes, mais aujourd’hui, nous n’en pouvons plus !

Nous sommes pressés comme des citrons de toutes parts, et cette charge pèse sur nous.

Notre école veut absolument nous diplômer en juin, mais à quel prix ?