Pour le pire, et le meilleur ?

Nous repartageons ici l’édito écrit par Fanny Dubois, secrétaire générale de la Fédération des maisons médicales. A l’origine publié dans la revue Santé Conjuguée n°91 : « Les médicaments, une marchandise pas comme les autres »

Nous traversons une épreuve historique. La pandémie du coronavirus bouscule l’entièreté de notre système : la santé, l’économie, la politique. Elle nous touche aussi au cœur de nos familles, de nos relations, de notre travail.

Tandis que le nombre des victimes s’accroit de par le monde, le productivisme aveugle ralentit, ce qui ranime l’idée d’une meilleure répartition du temps de travail pour vivre mieux, plus longtemps, et dans un environnement plus durable. Cette menace sociosanitaire qui concerne l’ensemble des citoyens met aussi en lumière des pans entiers de la société habituellement relégués dans l’ombre. Les métiers du soin et du social, les métiers d’évacuation des déchets, de l’éducation, de la recherche scientifique… sont aujourd’hui considérés comme essentiels.

Les maisons médicales ont aussi bénéficié de cet éclairage particulier, démontrant que leur modèle de santé fondé sur la pluridisciplinarité, la prévention et la solidarité répond de façon plus efficace, efficiente, sociale et humaine aux besoins de la crise.

Mais il ne faut pas être naïf, le pire reste à venir. La crise économique qui s’annonce engendrera une crise sociale, un accroissement des inégalités d’une intensité effroyable si le paradigme néolibéral dominant ne se remet pas en question. Mutualiser les ressources, penser à tous les déterminants de la santé dans chaque nouvelle politique publique, valoriser la prévention, préserver le vivant et son environnement… sont des enjeux à reconsidérer d’urgence. Ce sont les bases élémentaires de la vie en société.