Rassemblement en soutien à la lutte des travailleur·ses Porte de Hal

La santé en lutte a organisé un rassemblement d’une centaine de personnes ce mardi 20 avril à 17h en face de la Résidence Porte de Hal, boulevard du midi 142, 1000 Bruxelles, en soutien aux travailleuses et travailleurs en combat avec leur direction depuis bientôt 6 mois.

Face à la gestion désastreuse et inhumaine de la direction, ils réclament le changement de cette dernière et la mise en place de moyens suffisants afin de soigner les résident·es dans de meilleures conditions. Durant le rassemblement, des témoignages des travailleuses et travailleurs y ont été lus pour donner voix à ces dernièr·es qui ne pouvaient être présent·es par risque de représailles.

En octobre dernier, des travailleurs de la maison de repos Porte de Hal contactaient La santé en lutte pour témoigner d’une situation dramatique sur leur lieu de travail. Dès novembre, La santé en lutte donne alors la parole aux travailleur·euses en publiant anonymement leurs témoignages :

« Depuis l’arrivée de la nouvelle direction il y 3 ans, l’ambiance a terriblement changé. Le stress au travail est terrible. La Résidence est devenue un lieu de torture et de harcèlement ! ».  Déclare une soignante.

Un climat de terreur faits de harcèlement et de licenciements abusifs auxquels s’ajoute un manque d’effectifs et de moyens.

« Les priorités de la direction et du personnel ne sont pas les mêmes. La directrice donne la priorité à l’argent au détriment du bien-être des résidents et du personnel. Le personnel est à bout sans moyens mais personne n’osent rien dire de peur d’être renvoyés. Les quelques personnes qui ont tenté de changer les choses ont été licenciées sur le champ. ». Décrit une autre travailleuse.

En parallèle de ces publications, La santé en lutte organise des actions de tractage devant la maison de repos. Petit à petit s’organise un groupe de travailleur·euses qui mène alors une campagne pour faire entendre leurs revendications en commençant par une lettre au Conseil d’Administration.

Depuis lors, la situation s’est aggravée avec une audit de la Cocom négative qui met à mal la gestion par le management de la Résidence et, enfin, des salaires qui sont depuis décembre mal payés :

« Il faut savoir que depuis décembre de l'année passée et le licenciement de la responsable RH, les salaires sont régulièrement mal payés, avec des retards de paye de plusieurs mois parfois ».  S'inquiète une travailleuse dans un témoignage publié par La santé en lutte.

Les soignant·es longuement applaudi·es lors de la première vague doivent aujourd’hui se battre pour avoir des conditions de travail acceptables, un cadre respectueux et des salaires correctement payés. C’est un comble pour un secteur si essentiel.

En réalité, ce qui se passe à la résidence Porte de Hal, comme dans tant d’autres institutions, c’est la primauté de la logique du profit et l’exigence croissante de rentabilité — sans considération aucune pour le bien-être des travailleur·euses, ni pour la qualité des soins.

Avec ce rassemblement de soutien, les travailleur·euses et La santé en lutte espèrent faire entendre leurs revendications et enfin améliorer le cadre de travail. Pour soigner les résident·es dans de meilleures conditions, les travailleur·ses de la Maison de Repos de la Porte de Hal exigent :

Le respect des travailleur·ses :

  • Changement de la direction actuelle et fin du management autoritaire,
  • Salaires payés correctement en temps et en heure,
  • Embauche d’une personne RH, point de référence pour les demandes des travailleur·ses, comme précédemment,
  • Arrêt de la mise sous pression des travailleur·ses malades,
  • Arrêt du glissement des tâches et de la politique du bouche-trou.

Des moyens suffisants :

  • Remplacement immédiat des sonnettes et téléphones dysfonctionnants,
  • Accès et fourniture en suffisance du matériel de soins nécessaire,
  • Arrêt de la flexibilité forcée entre les services contraignant les travailleur·ses à courir d’une unité à l’autre, désorganisant le travail et faisant perdre le fil et le sens du travail,
  • Remplacement immédiat du personnel malade,
  • Remplacement immédiat du personnel qui part en pension ou pour d’autres raisons.