En octobre dernier, des travailleur·ses de la maison de repos Porte de Hal contactaient La santé en lutte pour témoigner d’une situation dramatique sur leur lieu de travail : climat de terreur, harcèlement, licenciements abusifs, burn-outs, gestion toxique et destructrice.
A partir de novembre, La santé en lutte organise alors des actions devant la maison de repos et tisse des liens avec les travailleur·ses, les familles des résident·es et des travailleur·ses, et des bénévoles. Toutes et tous parlent d’une situation de malaise important, de manquements légaux graves et de conditions de travail lourdes.
Le groupe « en lutte » grandit et, après quelques réunions, les travailleur·ses établissent des revendications. En janvier, nous envoyions un premier courrier au Conseil d’administration demandant l’écartement d’une direction abusive et la fin d’une gestion désastreuse et inhumaine : la fin du règne du « diviser pour mieux régner ». Cette lettre est restée, jusqu’à présent, sans réponse.
Depuis, nous continuons de publier les témoignages reçus et avons mené plusieurs actions pour mettre sous pression de Conseil d’administration. Nous avons également fait plusieurs tractages devant la maison pour rencontrer travailleur·ses, familles, et riverain·es. Mais au silence du C.A. s’ajoute la répression de la direction. Les travailleur·ses, en première ligne, ne peuvent assumer leur soutien à la campagne de lutte sans risquer un licenciement immédiat. Pour l’heure, la répression prend la forme d’emails de menaces, la surveillance de l’activité Facebook privée de travailleur·ses, et un climat plus lourd en interne, avec des prises à partie individuelles.
Du côté de La santé en lutte, pour avoir exercé notre droit démocratique d’action collective, nous avons été contrôlé·es par la police deux fois, et sommé·es de cesser de tracter devant la maison de repos début février sans aucune base légale.
Malgré la répression, chaque semaine, de nouveaux·elles travailleur·ses nous rejoignent et se déclarent en lutte. La campagne de pression et d’organisation permet de mobiliser en interne, pour construire une solidarité entre travailleur·ses, entre professions et entre équipes.
Et les premiers effets de la lutte se font sentir. Récemment, et pour la première fois depuis des années, le président du Conseil d’administration est passé dans la Résidence afin de « rassurer » le personnel. Les dernières absences pour maladie ont été remplacées dès le lendemain, ce qui n’était plus le cas depuis longtemps. La direction, essayant d’apaiser la situation, a également pris contact avec des délégué·es syndicaux, avec, à la clé, quelques réunions autour de l’enjeu des salaires. En effet, depuis décembre de l’année passée et le licenciement de la responsable RH, les salaires sont régulièrement mal payés, avec des retards de paye de plusieurs mois parfois. Cette situation, il est clair, met en grande difficulté les travailleur·ses et leur foyer. Enfin, le ton avec la directrice s’est adoucit dans certaines circonstances. Ces petites victoires sont les premiers résultats de la lutte menée par les travailleur·ses.
Mais nous ne sommes pas dupes, la direction et le C.A. font des petites concessions pour tenter de calmer la colère. Le fond des problèmes persiste. Les remplacements maladie ne sont toujours pas systématiques, et restent difficiles à obtenir. et les salaires sont toujours mal payés ! De moins en moins de stagiaires sont disposé·es à postuler, et des membres du personnel fixe sont remplacés par des jobistes.
Enfin, des visites récentes de la Cocom (région bruxelloise) ont constaté des manquements et rendu un audit négatif sur la gestion de la Résidence. Nul doute que cette maison de repos, longtemps réputée pour être une des meilleures de Bruxelles, est aujourd’hui mise à mal par un management défaillant et agressif.
Cette gestion met donc la sécurité et le bien-être des résident·es en péril.
Tant que les revendications des travailleur·ses resteront ignorées, la lutte continuera et s’intensifiera. 
Ils parient sur le silence et la terreur, nous parions sur l’organisation, la solidarité et la lutte. C’est ensemble que nous gagnerons ! 
Tou·tes au Rassemblement de soutien · Résidence Porte de Hal!
On vous attend nombreux·ses le 20 avril pour soutenir la lutte contre le harcèlement à la Résidence Porte de Hal, pour le respect des travailleur·ses et le bien-être des résident·es.