Résidence Porte de Hal en lutte : « La situation se dégrade depuis des mois »

Il y a deux mois, quelques travailleur·ses de la maison de repos « Résidence Porte de Hal » nous ont contacté pour témoigner de la situation dramatique sur leur lieu de travail avec l’envie de faire changer les choses.

A la suite de plusieurs tractages devant la maison de repos, nous avons pu élargir le groupe et nous avons récolté de nombreux nouveaux témoignages décrivant tous sans exception le climat de terreur imposé par la direction. Ces premières rencontres nous ont permis de créer des liens de solidarité et de commencer à nous organiser pour lutter.

La santé en lutte soutient de manière active la lutte des travailleur·ses de la Résidence Porte de Hal car une attaque contre l’un·e est une attaque contre tou·tes. C’est à travers l’organisation et la lutte que nous créerons le rapport de force nécessaire à la victoire !

Voici un troisième témoignage qui décrit la situation dans la maison de repos.

TÉMOIGNAGE N°3 : « La situation se dégrade depuis des mois. Le personnel est à bout ! »

« Je travaille à la Maison de Repos. Depuis des mois maintenant, la situation se dégrade pour les résidents et le personnel. Le stress au travail est terrible, et le personnel fait face à des intimidations et du harcèlement.

Les priorités de la direction et du personnel ne sont pas les mêmes. La directrice donne la priorité à l’argent au détriment du bien-être des résidents et du personnel. En plus de se désintéresser de la qualité des soins , elle n’est jamais courant de ce qui se passe, pour la bonne et simple raison qu’elle n’est jamais présente dans les services.

De plus, il y a une claire volonté de sa part de diviser le personnel, avec du favoritisme d’une part, du harcèlement de l’autre. La direction tente aussi d’avoir des informations sur certaines collègues pour les harceler. Cela a instauré un climat malsain de méfiance entre collègues, qui a un impact clair sur le moral et le physique, nuit à la qualité au travail, et réduit la motivation du personnel. On voit les mêmes attitudes face aux résidents et aux familles, avec des prises de décisions à la « tête du client ».

Beaucoup de collègues ont été mis au chômage pendant une longue période. D’autres ont été mis à la porte, avec des licenciements abusifs et des augmentations de la charge du travail pour les autres. Certaines tâches ne sont plus faites.

Il y a aussi un clair manque de compétence de la direction, avec par exemple des erreurs de paiements. De plus en plus de tâches sont déléguées ou sous-traitées. Des collègues surchargés ne savent plus faire leurs travail, car ils doivent soutenir la direction.

La direction refuse de communiquer avec nous. Les décisions sont prises sans nous et peuvent changer à tout moment. Nous ne sommes pas non plus accompagnés dans ces changements, et il n’y a pas de suivi. On nous annonce des nouveaux fonctionnements, et ensuite c’est “débrouillez-vous”.

Le personnel est à bout, mais personne ne veut affronter la direction de peur de représailles. Les résidents aussi sont mécontents, mais n’osent rien dire de peur d’être renvoyés. »