Résidence Porte de Hal en lutte : « Un climat de terreur s’est installé petit à petit pour le personnel ! »

Il y a trois mois, quelques travailleur·ses de la maison de repos « Résidence Porte de Hal » nous ont contacté pour témoigner de la situation dramatique sur leur lieu de travail avec l’envie de faire changer les choses.

A la suite de plusieurs tractages devant la maison de repos, nous avons pu élargir le groupe et nous avons récolté de nombreux nouveaux témoignages décrivant tous sans exception le climat de terreur imposé par la direction. Ces premières rencontres nous ont permis de créer des liens de solidarité et de commencer à nous organiser pour lutter.

Il y a deux semaines une lettre de revendication a été rendue au Conseil d’administration de la Résidence exigeant l’écartement de la directrice. Nous mènerons des actions jusqu’à obtention de la revendication !

Une attaque contre l’un·e d’entre nous est une attaque contre tou·tes. C’est à travers l’organisation et la lutte que nous créerons le rapport de force nécessaire à la victoire ! Ensemble nous sommes plus fort·es !

Témoignage

« J’ai été bénévole à la maison de repos pendant longtemps. Nous étions d’un grand soutien et en bonne entente avec le personnel en général. J’ai décidé d’arrêter de m’investir, du fait, en partie, de l’évolution négative vécue sur le lieu de travail.

Alors que la maison des aveugles [Résidence Porte de Hal] était une des meilleures maisons de repos de Bruxelles il y a quelques années, la qualité des services et l’environnement de travail sont déplorables aujourd’hui. Un grand changement s’est opéré il y a environ 3 ans, ce qui correspond avec un changement de direction et la prise en main de celle-ci par la nouvelle directrice. Avant cela, la résidence était déjà en équilibre instable et des injections de capital du comité d’administration ont été et sont toujours nécessaire. Les débuts de la nouvelle directrice ont coïncidé avec un virage à 180° de la gestion de la résidence probablement insufflé par le comité d’administration.

Bien des membres du personnel ont essayé de faire changer les choses en sollicitant et la direction, et le comité d’administration (en tout cas leur président), cela est resté sans résultat.

Dès le début, la directrice a réuni son personnel pour souligner la gravité de la situation financière. Mais, cette dernière, manquant visiblement d’empathie, a fait régner un climat de terreur auprès de son personnel car les préavis pour « réorganisation du travail » ont suivi très vite. Même des délégués syndicaux ont été licenciés : une en décembre 2019 et une fin 2020. Ainsi, un climat de terreur s’est installé petit à petit pour le personnel.

De plus, le personnel soignant mais aussi administratif restants sont découragés, et avec le Covid qui n’a rien arrangé, ce dernier croûle sous le travail. Des burn-out se manifestent, des congés de maladie prolongés et pas toujours remplacés s’ensuivent. Des reprises avec mi-temps médical aussi…

Au-delà des abus envers le personnel, trop peu nombreux et pas toujours remplacé en cas de maladie, on m’a rapporté un témoignage d’un résident qui demandait à être lavé, on lui a répondu « demain ou après-demain, aujourd’hui on n’a pas le temps. »

La résidence me semble très mal « outillée » pour recevoir des cas lourds MRS, or elle en accepte de plus en plus. Ces nouveaux cas nécessitent des soins plus importants et le personnel ne peut pas suivre…

Si je souhaitais témoigner de cela, c’est principalement en soutien au personnel mais aussi des résidents avec qui je suis de tout cœur et avec espoir que les choses peuvent encore changer.

Quant aux bénévoles de la résidence porte de Hal, je ne sais combien vont revenir après le Covid. Pour le moment, ils sont à compter sur les doigts d’une main… »