Une gestion désastreuse

L’épidémie concernant le covid-19 gagne du terrain et vient de passer nos frontières depuis quelques jours. L’inquiétude monte, et face à cela l’interrogation des citoyen·ne·s, à savoir, sommes nous prêt·e·s ou non à affronter cette « pandémie » ? (J’y reviendrai un peu plus tard)

C’est dans ce contexte particulier que je souhaite exprimer mon ressenti sur la gestion désastreuse des hôpitaux publics/privés et des effectifs médicaux/paramédicaux. Nous sommes, et nous avons été durant des années et des années négligé·e·s, j’irai même jusqu’à dire sali·e·s par le mépris de nos politiciens concernant la surcharge de travail, la diminution de nos effectifs, de nos nombres de lits et structures de soins.

Rappelons un peu « la normalité » dans laquelle nous travaillons à savoir dans les unités dîtes « classiques » gestion de 8 à 12 patient·e·s (traitements, pansements, perfusions, nursing intégré, gestion des familles, administratif et j’en passe beaucoup…) Je ne parlerai pas de la nuit ou selon nos politiciens la charge de travail est moins élevée donc 1 infirmièr·e pour 30 patient·e·s…

Infirmièr·e c’est aussi accepter de travailler 1 week end sur 2 toute l’année, travailler les jours férié (Noël, jour de l’an…) jongler entre les horaires imposés de jour comme de nuits. Revenir sur les jours de repos, lors des plans blancs (attentats, événements exceptionnels, covid 19…) Accepter toujours plus de travail avec le moins de moyens possibles.

Dans les services les plus critiques comme les urgences ou la réanimation, l’infirmièr·e est confronté·e à l’anxiété des familles, aux incivilités, parfois même à la violence, avec tout cela il/elle devra composer pour gérer des patient·e·s instables, intubé·e·s ventilé·e·s, gérer une dialyse ou une circulation extra corporelle, mise en place des KT, prendre en charge des entrant·e·s, pour les cas les plus graves réanimer des patient·e·s et bien sûr accompagner les familles.

Revenons au Covid-19 et à cette question sommes nous prêts à affronter cette pandémie sur notre sol ?
Je l’espère vraiment, tous les soignant·e·s sont en alerte pour donner le maximum et vous offrir les meilleurs soins, comme cela a toujours été le cas, mais nous ne pouvons accepter plus longtemps les discours hypocrites de cette élite politicienne qui répète sans cesse que l’hôpital public a les moyens de subvenir à cette pandémie car cela n’est qu’un pur mensonge. Les restrictions budgétaires, drastiques, effectuées ces dernières années mettent, actuellement, les hôpitaux et le personnel soignant dans une situation très complexe.

Investir dans l’hôpital : c’est un investissement durable pour l’ensemble de nos concitoyen·ne·s, c’est vous donner une chance de bénéficier de la meilleure prise en charge parce que soyons honnêtes vous le méritez.

RAS LE BOL des remerciements hyprocrites de nos politiciens, NOUS VOULONS DE l’ACTION.

ENSEMBLE exigeons un refinancement d’urgence de nos soins de santé !

Après cette crise sanitaire je crois qu’il sera temps de régler nos comptes avec les politiques et instances concernées.

Petite pensée également à l’extra hospitalier, professions libérales, et autres professions des hôpitaux (brancardier·e·s, technicien·ne·s de surface, pharmacien·ne·s…). Pour le dévouement précieux dont ils/elles font preuve avec le peu de moyens attribués.

Donnez nous, vous citoyen·ne·s, les moyens de SAUVER l’hôpital public.

Merci pour votre lecture attentive,

C. Infirmier à Bruxelles