Témoignage de terrain : Violences sexistes en milieu hospitalier

Préambule

Voici le témoignage, parmi tant d’autres, d’une assistante dont la grossesse a été mise à rude épreuve et qui a subit un tel sexisme que ses études ont été compromises. L’hôpital, comme le reste de la société, est une institution patriarcale où les femmes subissent quotidiennement du sexisme de la part de leur hiérarchie ou de leurs collègues.Cette situation doit changer ! Soutien aux assistantes en lutte !

Témoignage

« Je suis assistante en pédiatrie et je n’ai jamais compté mes heures, certes nos conditions de travail sont dures mais pour moi, le patient importait avant tout. Je n’ai pas hésité à me porter volontaire pour soigner les adultes au début de la crise covid, quand on n’avait pas d’équipement et qu’on avait peur d’infecter nos familles. Je suis enceinte cette année et ma grossesse est à risque, comme pour beaucoup d’assistantes : les heures de stress, debout, sans repos possible avec des horaires de 60h ont entraîné des contractions précoces avec des arrêts de travail indispensables.

Je n’ai eu droit à aucune compréhension de la part de mes superviseurs et la seule chose qu’on m’a dit en fin de stage c’est que je manquais de motivation et de solidarité envers mes collègues (qui ont du reprendre mes gardes suites à la grossesse) et que si j’avais été quelqu’un d’impliqué dans mon travail je ne serais pas tombée enceinte. L’hôpital qui devait m’accueillir pour le prochain stage m’a tout simplement refusée suite à ma grossesse, car ils ne voulaient pas engager quelqu’un qui risquait d’être mise en arrêt.Heureusement, j’ai trouvé en dernière minute un lieu de stage qui a bien voulu m’accepter (les maîtres de stage coordinateur ont refusé de m’aider car à nouveau je suis responsable de mon « état »). Je suis désormais hyper reconnaissante devant mes cheffes qui sont enfin hyper attentives à moi et à mon futur enfant. Grâce à elles, j’ai un horaire allégé de 45 heures semaines.

Je suis privilégiée car ayant une grossesse à risque, je ne travaille « plus que 45heures semaines ». Pour n’importe quelle autre femme, on crierait au scandale. Moi, je dois dire merci, car dans notre système actuel, j’ai la chance de ne pas faire partie de celles qui ont fait une fausse couche tardive ou ont eu un grand prema, par surcharge de travail. Ça c’est la manière dont on traite une femme en pédiatrie en 2021. »