Grève du 17 juin : pressions et intimidations

Demain c’est la grève des hôpitaux non marchand francophone. Une occasion de marquer notre colère et de revendiquer plus de personnel, de meilleurs salaires et un amélioration de nos conditions de travail. Covid ou pas Covid, nous sommes depuis bien trop d’années en sous effectifs, à travailler avec des cadences insoutenables et à ne pas pouvoir prodiguer des soins de qualités à la population. Il est donc important, pour nous et pour les usagèr·es, de gagner des avancées sociales pour le secteur !

Le mécontentement, très légitime, est tel que la grève de demain semble assez bien suivie ! Face à cela les directions hospitalières réagissent. Non pas pour soutenir le personnel en lutte mais pour tenter de casser la grève ! Aux Cliniques universitaires Saint Luc de Bruxelles, par exemple, la direction de nursing tente dans l’ensemble de sa communication de discréditer les revendications de la grève. Pire, des membres de la direction vont personnellement directement dans les services les plus touchés afin de menacer les soignant·es grévistes. Au point que des unités entières, face aux menaces, font marche arrière.

Au CHC à Liège, les chefs de services tentent de « réquisitionner » leur propre équipe sans aucun cadre légal. D’autres menacent de poursuites pour abandon de poste ! D’autres encore prétendent qu’on ne peut plus se déclarer en grève après une date, en générale, fixée par la direction. Or, jusqu’au jour j, vous pouvez vous mettre en grève! Nous avons également des retours de Charleroi où les directions cherchent à diminuer l’impact de la grève en mettant la pression sur le personnel, assurant que « ce n’est pas le moment » et conditionnant la mise en grève à des « autorisations » !

Tout ceci est inadmissible ! Nous dénonçons les méthodes d’intimidation que nous subissons de la part de nos directions. La grève est un droit et la réquisition est encadrée par une procédure en concertation syndicale. Renseignez vous auprès de votre délégation locale. Cette attitude répressive de nos directions est une preuve supplémentaire de leur absence de considération pour nos conditions de travail.Collègues, ne vous laissez pas intimider. C’est votre courage qui nous motive au quotidien dans la lutte ! Si les directions en arrivent là aujourd’hui c’est qu’elles perdent le contrôle. En effet, nous avons le pouvoir de faire fonctionner ou non l’hôpital. La direction a beau gesticuler, c’est nous qui décidons et ça leur est insupportable. De plus, avec cette grève, nous touchons là où ça fait mal car l’activité financière en est impactée. C’est la seule chose qu’ils tentent de sauver, pas vraiment la qualité des soins… sinon ça ferait longtemps que les directions seraient à nos cotés pour défendre nos revendications !

En résumé, les directions cherchent à casser la grève et à démobiliser le personnel en le menaçant. Ce n’est pas admissible ! Alors bien entendu, nous n’allons pas risquer la vie de nos patient·es et allons assurer la continuité des soins, mais nous dénonçons les méthodes d’intimidation que nous subissons de la part de nos directions. Une procédure de réquisition légale existe, elle doit être utilisée ! Celle-ci ne consiste pas à nous menacer ou à nier notre droit de grève !

Pour finir, à toutes et tous, grévistes réquisitionné·es, marquons malgré tout cette journée du 17 juin ! Si nous ne pouvons faire grève, si nous devons être au travail, faisons quand même en sorte de garantir la visibilité de nos revendications ! Affichez les, partout ! Faites du bruit ! Envoyez nous vos photos !

En grève, réquisitionné·e mais déterminé·e !