12 mai : journée internationale des infirmièr-es. Ni fleurs ni merci !

En cette journée symbolique nous ne voulons ni fleurs ni mercis mais des avancées réelles pour notre métier, pour nos métiers !

La révision des normes d’encadrement est essentielle pour redonner l’envie aux collègues de faire ce métier. Le nombre de patient·es dont les infirmièr·es doivent assurer la prise en charge est de 9,4 en moyenne en Belgique, ce qui excède largement la norme internationale pour une pratique infirmière sûre (4 au maximum par infirmier pendant la journée et 7 pendant la nuit)*. La révision des normes d’encadrement doit permettre de diminuer les risques pour les patient·es et augmenter la qualité des soins. Elle doit, bien évidemment, s’accompagner d’un engagement massif d’infirmièr·es. « Pas disponible sur le marché », nous disent les gouvernements et direction hospitalières. Pourtant énormément de collègues sont à temps partiel ou ont tout simplement quitté la profession, d’autres encore abandonnent leurs études en cours de route. Il faut stopper l’hémorragie, pour cela il faut, notamment, diminuer les charges de travail. C’est là que nous voyons que le métier d’infirmièr·e est profondément dépendant et connecté aux autres métiers. Pour diminuer la charge de travail des un·es il faut augmenter les effectifs des autres. C’est pourquoi nous sommes pour un refinancement massif de la santé qui permettrait d’engager plus de brancardier, d’aide logistique, de secrétaire, d’aide soignante, etc.

Selon l’étude du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE)*, les infirmier·es réalisent beaucoup trop d’acte qui ne nécessite pas de qualification en soins infirmiers. Il est donc important de prendre conscience que l’avenir de la profession d’infirmièr·e se fera avec les autres métiers, dans une lutte interprofessionnelle.

Pour augmenter l’attractivité vers le métier d’infirmièr·e il y a donc la question de la révision des normes d’encadrement, l’augmentation des effectifs et le renfort des autres professions, il y a également la question de la charge administrative et informatique. Celle-ci n’est pas toujours justifiée par un besoin de suivi infirmier mais bien par des nécessités financières. Elle nous éloigne encore du chevet des patient·es. Cette charge doit être diminuée, la question du mode de financement revue et le temps au chevet des patient·es augmenté.

Enfin, il y a la question du repos. Notre métier d’infirmièr·e est éprouvant, tant physiquement que moralement. Il est primordial de pouvoir récupérer correctement pour éviter l’épuisement, le burn-out et permettre une vie sociale et familiale épanouissante. C’est pourquoi nous sommes pour une diminution du temps de travail, avec maintien du salaire et embauche compensatoire. Nous revendiquons également une baisse de l’âge de la pension, pour un repos du monde du travail plus tôt.

Nous ne voulons donc ni fleurs ni mercis, nous voulons plus d’effectifs, le droit au repos et plus de considération. Continuons la lutte !

Rendez-vous le 29 mai à la Grande Manif de la Santé : Acte 2 – Grote Betoging van de Gezondheidszorg : 2de Ronde

Photo Marin Driguez

Ré écouter le podcast de Médor « L’hôpital qui chavire »https://soundcloud.com/user-382190986/lhopital-qui-chavire

*L’étude du KCE https://kce.fgov.be/…/dotation-infirmi%C3%A8re-pour-des…