Résidence Porte de Hal en lutte : « Je perçois un grand malaise et un mal-être parmi le personnel

Il y a quatre mois, quelques travailleur·ses de la maison de repos « Résidence Porte de Hal » nous ont contacté pour témoigner de la situation dramatique sur leur lieu de travail avec l’envie de faire changer les choses.

A la suite de plusieurs tractages devant la maison de repos, nous avons pu élargir le groupe et nous avons récolté de nombreux nouveaux témoignages décrivant tous sans exception le climat de terreur imposé par la direction. Ces premières rencontres nous ont permis de créer des liens de solidarité et de commencer à nous organiser pour lutter.

Il y a trois semaines une lettre de revendication a été rendue au Conseil d’administration de la Résidence exigeant l’écartement de la directrice et l’amélioration des conditions de travail. Nous mènerons des actions jusqu’à obtention de la revendication !

Une attaque contre l’un·e d’entre nous est une attaque contre tou·tes. C’est à travers l’organisation et la lutte que nous créerons le rapport de force nécessaire à la victoire ! Ensemble nous sommes plus fort·es !

Témoignage

« Je suis bénévole depuis plusieurs années à la Maison de Repos. Je m’y suis engagée parce qu’après le séjour d’une connaissance, je me sentais très motivée pour rendre aux Résidents la qualité des soins reçue des soignants. Les infirmières et soignants avaient été dévoués, et faisaient toujours au mieux, quelles que soient les conditions.

À l’époque c’était une maison réputée, il y avait des listes d’attente pour y entrer. La maison était un lieu qui se modernisait, avec comme objectif d’être au plus près du profil des résidents, avec des procédures innovantes. Il y a quelques années, un magnifique projet de cellules pédagogiques et de soins adaptés était né, inauguré en grande pompe. Ce projet s’est malheureusement « enlisé » et toutes les innovations ont disparu.

Depuis quelques temps, les conditions de travail et les conditions de vie pour les résidents se sont gravement détériorées. Aujourd’hui, je perçois un grand malaise et un mal-être parmi le personnel qui subit des réductions d’horaires, de personnel et qui ressent une baisse de l’attention quant au bien-être des résidents, avec moins de services proposés, moins d’encadrement, et une uniformisation des tâches, tout cela sans justification, si ce n’est financière dit-on.

Les travailleurs sont des personnes irremplaçables pour les résidents. Aujourd’hui, ils se sentent brimés et ont peur de s’exprimer, tout cela au détriment de la qualité de la relation entre eux et les résidents. Certains soignants ont été licenciés sans que personne n’ait connaissance d’une faute grave. Beaucoup partent aussi, découragés. Je vois aussi que la réputation de la maison a changé, et que désormais, de nombreux lits sont vides…

Je ne comprends pas pourquoi la situation en est arrivée là, et pourquoi on mène la vie dure aux travailleurs. Ce ne sont pas des « postes de travail » mais des personnes indispensables à la qualité des ultimes moments des résidents. Je suis atterrée, déçue et très triste de constater la dégradation des conditions de travail de l’équipe, qui fait malgré tout du mieux qu’elle peut. »